Casdenor

L'onirique des entrailes

Samedi 29 mai 2010 à 3:34

Je n'entends pas gémir au loin les doux fruits de l'amour
qui frissonnent sur leurs branches étouffées de jamais.
Je n'entends pas hurler le monde qui saigne encore et toujours
Comme le carillon de l'hiver sonnant le glas de la haine.

Qu'il est heureux celui-là qui peut haïr avec vigueur l'objet du désir
l'objection mielleuse qui le cerne comme un soupir sur la tristesse.
Qu'il est heureux celui-là qui est parti le coeur gonflé d'allégresse
Qui savait qu'il ne valait pas assez, et qu'il n'y avait aucun avenir.

Je ne vois pas pleurer les oiseaux sur les dalles de marbres muets
ces semblables désespérés qui laissent couler leurs saphirs sur les escaliers
Je ne vois pas ces enfants étonnés, face à la splendeur, muets
qui ne peuvent s'empêcher de la pointer du doigt et de crier.

Qu'il est heureux celui-là qui peut crier Salope
à celle qu'il a connu, et qui s'en est fut.
Qu'il est heureux celui-là qui peut dire "elle était myope"
de celle qui le regarda avant d'achever leur vécu.

Je ne sens pas les parfums des éclairs sourds
qui trahissent la rosée et les derniers amours
Je ne sens pas les effluves disparues dans l'eden
qui mêlent conjointement la douleur et la haine.

Qu'il est heureux celui-là qui peut sourire faiblement
quand passe la caravane des jeunes amants
Qu'il est heureux celui-là qui peut maudire le ciel
de lui avoir ravi ce qu'il croyait éternel.

Je ne sens pas la rugosité de l'appât trahi
par les jeunes années, et par la douceur de l'âge
Je ne sens pas le frottement de l'adieu sauvage
qui caresse ma peau et y laisse une marque de paradis.

Qu'il est heureux celui-là qui peut ouvrir les yeux sans rien voir
d'autres que le visage d'une éternelle ardeur
Qu'il est heureux celui-là qui fut abandonné en pleine gloire
et qui peut s'accrocher au fanions désespérés et râleurs

Je goûte un nectar et je chante une mélodie empirique
qui chaleureusement me rappelle les relents symboliques
de mes années passées. Et c'est là, sous ces cieux
que j'apprends à comprendre, heureux sois-je.



Parce que tu es partie, parce que je ne t'entends plus, parce que je n'ai plus besoin de me poser la question et que le monde ne me répond plus ton nom quand je lui parle.
Parce que, banalement, adieu.

Casdenor

Une perle de doute

Façonner une perle

Par N.e le Mardi 1er juin 2010 à 0:04
Je suis profondément émue par tes mots... j'ai l'impression que tu réussis à écrire ce que je n'arrive pas à exprimer. C'est tout simplement magnifique. Merci.
 

Façonner une perle









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://casdenor.cowblog.fr/trackback/3002005

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast