Casdenor
L'onirique des entrailes
Mardi 22 juin 2010 à 3:07
J'ai perdu la flamme phtisique, que l'espoir orne.
Je n'ai pas de couronne, je n'ai pas de chair
Je n'ai rien qui m'étonne, rien que la chaire
qui me permet de parler à l'immensité
Sans espoir de lui offrir plus que ma vie.
C'est là que j'ai compris
ce que signifiait "vieillesse est passée".
Je t'ai dit que tu étais belle, et tu ne l'as pas entendu.
Ma bouche n'a rien prononcé, mais mon coeur l'a vomi
Des mensonges qui cachent, mais tu as dû comprendre
ce que mon âme hurlait à tout rompre.
Je te dis que je t'aime, et tu ne l'entends pas
Parce que je ne dis rien, parce que je ne le sais pas.
Est-ce vraiment la réalité ? Tout cela parait immortel
je vois passer les cadavres sur le fleuve
de ceux qui sont mort pour toi.
Liberté, m'attends-tu ?
Amour me veux-tu encore ?
J'ai cru mourir de t'avoir vécu
Je crois voir à nouveau la mort
dans les allées parsemées de curare et d'arsenic
que mon regard parcoure de ses évanescences lubriques.
Je n'ai pas entendu ta main toucher mon corps
Je n'ai pas senti tes reins caresser mon or
et faire de la boue
Est-ce que je te hais pour ce que tu fus ?
Est-ce que je t'aime pour ce que tu seras ?
Je t'ai dit que je t'aime
mais tu ne l'as pas entendu.
Demain je te dirais que je t'aime.
Et tu ne l'entendras pas.
Casdenor
Mardi 1er juin 2010 à 6:14
Crache tes poumons, les mains sont perdus au sein de la robe. Aux océans de vertus se perdent des monceaux immondes de chairs humaines. Je n'ai plus de temps, je n'ai plus de soupir. Contre tes yeux, mes yeux, contre ma main, tes reins, et c'est la mélopée de nos ressors qui se tord dans les recoins de mon âme.
Aux quatre coins des mondes, sous la fleur
Une perle de rosée, les yeux froids
Aux quatre coins du coeur, des mondes
Une femme enamourée, le regard droit.
La main se serre un peu plus. Regarde un peu plus le fond de ses yeux. Ils ne sont plus noirs, ils ne sont plus blancs, ils sont couleur du temps. Couleur d'une vieille époque, couleur d'une lascivité active, d'une transparence parfaite, d'un chagrin noir, qui déchire les cordes vocales de l'immensité. Pleurs monde.
Entre les larmes des nuages, par-delà l'escarre
des chantiers d'obscures rages, le droit du regard
Entre les lames des nus âgés, par delà l'escatologie
Des chants de tiers abscons, rage revenue du paradis.
Elle dort presque. Elle vit encore plus. Abandonnée dans l'immense travail de son coeur. Paralysée dans les chemins tortueux de son propre regard.
Et si tout cela n'était qu'un simple baiser ?
image: Blog de paracelsia
paracelsia.cowblog.fr/j-ai-l-apparence-d-une-sorciere-et-mon-mec-est-un-nazi-so-nice-2922425.html
Casdenor
Mardi 1er juin 2010 à 0:26
Je suis masqué. Caché et visible, invisible, et démasqué. Le temps rampe sous ma main comme un chien cherchant à se calfeutrer entre mes os.
Je n'ai plus de peur. Je n'ai plus de peine. Le désespoir s'est enfui aussi ophidien qu'il était venu. Il a rampé le long de mes failles, mais la lave qui s'en échappait l'a fait rejoindre l'atmosphère dans laquelle il s'est désintégré.
J'ai à mes pieds un corps de pierre, et une âme immortel. Me voici incarné. La douleur a rompu certains liens que j'avais auparavant. Mais d'autres se sont crées. Je suis plus bas, et je suis fort. J'ai le corps sec et l'âme à vif, rougeoyant sous les coups de fouet de la réalité.
Est-ce ce que l'on nomme le bonheur ? Je m'enivre de ma folie, je m'enivre de mon existence même.
Pourquoi ne m'écoutais-je ? Enivre toi ais-je dit. Enivre toi encore et toujours, change, module, le mouvement est la vie. La nuit n'est belle que parce qu'on a vécu le jour et le jour ne plaît que parce que la nuit l'a appelé un peu plus. Tout ça ne forme qu'une seule et même boucle qui se termine entre mes reins.
J'ai des raisons de ne pas mourir. Je n'ai encore aucune raison de vivre. Voici ce que je vais trouver, voici ce que je vais faire, et ce que je vais créer de toute pièce. Un monde sans borne, un monde au destin rongé, écrasé, meurtri, et définitivement vivant.
Les pierres de mon château s'assemblent les unes après les autres. Je ne suis pas désespéré. Je ne suis pas mort. Je ne suis pas vaincu. Je suis invincible, et je le sais pourtant, il ne me reste qu'à le sentir au plus profond de mon âme. Tout cela n'est qu'affaire de combat. Tout cela n'est qu'affaire de volonté.
J'ai charmé la pierre, la plante et l'animal.
De leur corps morts, j'ai tiré un suc vénéneux.
Et maintenant je vis dans un orbe sucré et sordide.
Oh que cela va être beau.
Casdenor
Dimanche 30 mai 2010 à 6:27
On ne voit ni les nuages ni la neige.
Mon ami serge a acheté un tableau blanc
C'est une toile d'un mètre quatre vingt sur un mètre vingt représentant un homme qui avance dans le brouillard et qui disparaît.
[Art; Yasmina reza; Marc]
Et tout cela paraît innommable. Blasphème face à mon propre nom. Hérésie face à ma fougue et à mes idéaux. Tout cela me perturbe. Je ne vois pas la cheville de ce monde comme un périple noir et blanc, qui défigure les pensées.
Il y a un chemin qui va au-delà des autres. Par delà l'existence, par delà le mensonge, par delà la vérité.
Je n'ai pas le choix. Sans ce chemin je suis perdu. Sans cette beauté, je suis vaincu par le monde.
Je n'ai pas le droit de hurler au monde la douleur de mon âme.
Je n'ai pas plus le droit de dire ce que mon âme a peur de trouver.
Le néant me supplie de le regarder, et sa forme puissante me prend au coeur.
C'est un Léviathan gigantesque qui peut vaincre nos âmes toutes réunies.
et c'est pour cela que je pleure. Parce que je n'ai plus le droit de ne pas avancer. Parce que je n'ai plus le droit de ne pas vivre.
Parce que je n'ai plus aucun droit, et que des devoirs. Et que ce monde me broiera avant que je ne les accomplisse.
Tout cela est un sinistre jeu qui me prend et m'emporte. Je tombe dans un cercueil de bois sculpté d'auréoles de mes pensées.
Viendra un jour où quelqu'un saura, sans nul doute ce que mon âme recèle, mais aujourd'hui, non, personne ne sait.
Je n'ai même pas encore la force d'écrire l'indicible.
Cela viendra.
Bientôt, je saurais qui je suis.
Casdenor
Samedi 29 mai 2010 à 3:34
qui frissonnent sur leurs branches étouffées de jamais.
Je n'entends pas hurler le monde qui saigne encore et toujours
Comme le carillon de l'hiver sonnant le glas de la haine.
Qu'il est heureux celui-là qui peut haïr avec vigueur l'objet du désir
l'objection mielleuse qui le cerne comme un soupir sur la tristesse.
Qu'il est heureux celui-là qui est parti le coeur gonflé d'allégresse
Qui savait qu'il ne valait pas assez, et qu'il n'y avait aucun avenir.
Je ne vois pas pleurer les oiseaux sur les dalles de marbres muets
ces semblables désespérés qui laissent couler leurs saphirs sur les escaliers
Je ne vois pas ces enfants étonnés, face à la splendeur, muets
qui ne peuvent s'empêcher de la pointer du doigt et de crier.
Qu'il est heureux celui-là qui peut crier Salope
à celle qu'il a connu, et qui s'en est fut.
Qu'il est heureux celui-là qui peut dire "elle était myope"
de celle qui le regarda avant d'achever leur vécu.
Je ne sens pas les parfums des éclairs sourds
qui trahissent la rosée et les derniers amours
Je ne sens pas les effluves disparues dans l'eden
qui mêlent conjointement la douleur et la haine.
Qu'il est heureux celui-là qui peut sourire faiblement
quand passe la caravane des jeunes amants
Qu'il est heureux celui-là qui peut maudire le ciel
de lui avoir ravi ce qu'il croyait éternel.
Je ne sens pas la rugosité de l'appât trahi
par les jeunes années, et par la douceur de l'âge
Je ne sens pas le frottement de l'adieu sauvage
qui caresse ma peau et y laisse une marque de paradis.
Qu'il est heureux celui-là qui peut ouvrir les yeux sans rien voir
d'autres que le visage d'une éternelle ardeur
Qu'il est heureux celui-là qui fut abandonné en pleine gloire
et qui peut s'accrocher au fanions désespérés et râleurs
Je goûte un nectar et je chante une mélodie empirique
qui chaleureusement me rappelle les relents symboliques
de mes années passées. Et c'est là, sous ces cieux
que j'apprends à comprendre, heureux sois-je.
Parce que tu es partie, parce que je ne t'entends plus, parce que je n'ai plus besoin de me poser la question et que le monde ne me répond plus ton nom quand je lui parle.
Parce que, banalement, adieu.
Casdenor