Casdenor

L'onirique des entrailes

Dimanche 30 mai 2010 à 6:27

Sous les nuages la neige tombe.
On ne voit ni les nuages ni la neige.
Mon ami serge a acheté un tableau blanc
C'est une toile d'un mètre quatre vingt sur un mètre vingt représentant un homme qui avance dans le brouillard et qui disparaît.
[Art; Yasmina reza; Marc]

Et tout cela paraît innommable. Blasphème face à mon propre nom. Hérésie face à ma fougue et à mes idéaux. Tout cela me perturbe. Je ne vois pas la cheville de ce monde comme un périple noir et blanc, qui défigure les pensées.

Il y a un chemin qui va au-delà des autres. Par delà l'existence, par delà le mensonge, par delà la vérité.

Je n'ai pas le choix. Sans ce chemin je suis perdu. Sans cette beauté, je suis vaincu par le monde.

Je n'ai pas le droit de hurler au monde la douleur de mon âme.
Je n'ai pas plus le droit de dire ce que mon âme a peur de trouver.

Le néant me supplie de le regarder, et sa forme puissante me prend au coeur.
C'est un Léviathan gigantesque qui peut vaincre nos âmes toutes réunies.

et c'est pour cela que je pleure. Parce que je n'ai plus le droit de ne pas avancer. Parce que je n'ai plus le droit de ne pas vivre.

Parce que je n'ai plus aucun droit, et que des devoirs. Et que ce monde me broiera avant que je ne les accomplisse.
Tout cela est un sinistre jeu qui me prend et m'emporte. Je tombe dans un cercueil de bois sculpté d'auréoles de mes pensées.


Viendra un jour où quelqu'un saura, sans nul doute ce que mon âme recèle, mais aujourd'hui, non, personne ne sait.


Je n'ai même pas encore la force d'écrire l'indicible.
Cela viendra.
Bientôt, je saurais qui je suis.

Casdenor

Samedi 29 mai 2010 à 3:34

Je n'entends pas gémir au loin les doux fruits de l'amour
qui frissonnent sur leurs branches étouffées de jamais.
Je n'entends pas hurler le monde qui saigne encore et toujours
Comme le carillon de l'hiver sonnant le glas de la haine.

Qu'il est heureux celui-là qui peut haïr avec vigueur l'objet du désir
l'objection mielleuse qui le cerne comme un soupir sur la tristesse.
Qu'il est heureux celui-là qui est parti le coeur gonflé d'allégresse
Qui savait qu'il ne valait pas assez, et qu'il n'y avait aucun avenir.

Je ne vois pas pleurer les oiseaux sur les dalles de marbres muets
ces semblables désespérés qui laissent couler leurs saphirs sur les escaliers
Je ne vois pas ces enfants étonnés, face à la splendeur, muets
qui ne peuvent s'empêcher de la pointer du doigt et de crier.

Qu'il est heureux celui-là qui peut crier Salope
à celle qu'il a connu, et qui s'en est fut.
Qu'il est heureux celui-là qui peut dire "elle était myope"
de celle qui le regarda avant d'achever leur vécu.

Je ne sens pas les parfums des éclairs sourds
qui trahissent la rosée et les derniers amours
Je ne sens pas les effluves disparues dans l'eden
qui mêlent conjointement la douleur et la haine.

Qu'il est heureux celui-là qui peut sourire faiblement
quand passe la caravane des jeunes amants
Qu'il est heureux celui-là qui peut maudire le ciel
de lui avoir ravi ce qu'il croyait éternel.

Je ne sens pas la rugosité de l'appât trahi
par les jeunes années, et par la douceur de l'âge
Je ne sens pas le frottement de l'adieu sauvage
qui caresse ma peau et y laisse une marque de paradis.

Qu'il est heureux celui-là qui peut ouvrir les yeux sans rien voir
d'autres que le visage d'une éternelle ardeur
Qu'il est heureux celui-là qui fut abandonné en pleine gloire
et qui peut s'accrocher au fanions désespérés et râleurs

Je goûte un nectar et je chante une mélodie empirique
qui chaleureusement me rappelle les relents symboliques
de mes années passées. Et c'est là, sous ces cieux
que j'apprends à comprendre, heureux sois-je.



Parce que tu es partie, parce que je ne t'entends plus, parce que je n'ai plus besoin de me poser la question et que le monde ne me répond plus ton nom quand je lui parle.
Parce que, banalement, adieu.

Casdenor

Dimanche 23 mai 2010 à 5:32

Il faut avoir quelque chose à dire pour parler. C'est même le principe de la sagesse que d'apprendre à se taire quand on n'a rien à dire. Et le principe de la sottise de le dire haut et fort.

Mais qu'est-ce donc que ce blog, si ce n'est le lieu de la sottise ? Non, je n'ai rien à dire, mais j'ai besoin de laisser aller ma plume. Cela ne mène nul part, cela ne mène qu'à l'inexistence. Mais j'en ai besoin.

Il faut savoir tuer un homme pour lui ôter les dernières gouttes de son sang.

Comme toujours, il faut que ce sang soit une vérité. Car c'est la seule vérité qui soit: le sang. Et voilà que des flashs de rêves me reviennent. Des vieux rêves, qui veulent me dire quelque chose.

Mais je n'entends pas. Que c'est rageant de ne pas entendre. De ne pas comprendre. De ne pas saisir.

On a toujours raison d'être en vie.
Mais on n'a pas forcément tort de se laisser mourir.

Casdenor

Jeudi 20 mai 2010 à 2:22

Partir de l'hypothèse que la personne en face a plusieurs intérêt. Soit c'est une démonstration par l'absurde qui nous conforte dans notre position. Soit cela nous remets en cause, et nous force à faire face à l'impensable. C'est pourquoi je pose comme postulat d'avoir tort avant de commencer mes déductions.
Cahon nujem, Lettre à une jeune Etoile.

La haine, la voilà qui me glace. Tout cela est grandiose. C'est une haine féroce, un dégoût profond, une violence folle. Le tort est en moi. Où est-il ? Voilà deux ans que je fais naître une illusion dans les yeux d'une femme, et voilà qu'elle se brise d'elle-même. Voilà que la culpabilité la ronge de voir qu'il aura fallu qu'elle agisse pour que la chose se défigure et s'enfuie.

Ainsi donc, le sang qui coule de ma blessure ne coule pas sans raison. La mort a changé de partenaire, elle est morte pendant deux ans, torturée par mon égo absolu qui refusait de comprendre ce que le monde voulait m'enseigner de toutes ses forces. Alors quoi ? Hé bien oui, c'est bien cela. La haine rend plus fort. La haine absolutise l'existence.

Voici donc le terme d'un monde. Voici la fin de l'horizon. J'ai tort. Elle a raison.

Casdenor

Lundi 17 mai 2010 à 4:50

Qu'importe, à dire le vrai, de savoir où je vogue, je vogue et je traîne, particulièrement dans mon propre monde. Et c'est là que je comprends. C'est vous. C'est vous mon énergie. Je dois vous dévorer, vous abattre, faire de vos souffrances les miennes, de vos joies les miennes, surtout de vos joies, et continuer le chemin par delà munich, par delà St quentin. par delà ces villes qui veulent dire quelques choses en mon âme. Et vous qu'y voyez-vous ?

Moi j'y vois des amis et j'y vois une marraine. Moi j'y vois un panégyrique profond de ma vie. Moi j'y entends le bruit des vagues à l'âme de mon coeur, et tout cela se répond si bien.

Une oeuvre achevée est comme un verre de vin vide, triste, et qui appelle à être rempli à nouveau.

Le plaisir d'écrire n'existe que dans le plaisir d'écrire. Et pourtant je partage encore, je partage, sans partager, je triche, je truche les dés.

Et voici que s'écorne la page, que le livre devient plus beau parce qu'il a vécu. J'écris, et j'écris encore. Mais ça n'a aucun mérite, ça n'a aucune vérité. Je ne veux que laisser quelque chose, pour voir où cela me mènera.

Sans doute nul part;

 

Et c'est bien cela qui est beau.

Casdenor

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